Le président Félix-Antoine Tshisekedi a dénoncé, vendredi 7 octobre, lors du Conseil des ministres, le comportement de certains acteurs de la justice ainsi que certains actes ou décisions de justice qui frisent le hasard. Il a évoqué la rationalisation de l’action de la justice dans le cadre du renforcement de l’administration publique et de l’Etat de droit.

Le chef de l’État a rappelé le rôle central accordé à la justice dans l’architecture institutionnelle du pays.

« Force est de constater que notre justice, loin de se remettre de ses faiblesses, s’est mise au banc des accusés, à la grande incompréhension et au désespoir de notre peuple. Chaque jour, dans tous les coins du pays, le peuple assiste, stupéfait et scandalisé, à des actes ou comportements de certains agents de la justice, ainsi qu’à des actes ou décisions de justice qui frisent le hasard et la théâtralité et qui ne font qu’approfondir la méfiance légendaire entre le peuple et la justice », a rapporté le ministre de la Communication et des Médias, porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya.

Le président de la République a déclaré que face aux dysfonctionnements constatés, tant au niveau de la justice pénale que civile et administrative, le Conseil supérieur de la magistrature doit être mobilisé pour relever efficacement les défis de la régulation administrative et disciplinaire de la magistrature.

« Le président de la République attend aussi qu’il y veille dans le cadre de ses prérogatives constitutionnelles, car face à une telle situation, c’est lui qui devient, pour les populations vulnérables et désespérées, le comptable ou le coupable de cette inertie ou de cette action non coordonnée de la justice », a ajouté M. Muyaya.

Sans aller à l’encontre de l’indépendance constitutionnelle de la justice, qui est bien plus qu’un droit exclusif du juge, mais une garantie reconnue pour les citoyens d’avoir une justice impartiale, a fait remarquer Patrick Muyaya, le président de la République a chargé la ministre d’État, ministre de la Justice, garde des Sceaux, de travailler avec le Conseil supérieur de la magistrature en activant la passerelle légale du cadre de concertation prévue par l’article 17 du règlement intérieur du Conseil supérieur de la magistrature, afin de proposer un certain nombre de pistes pour une solution rapide.

« D’autant plus que l’Inspection générale des services judiciaires et pénitentiaires, en tant qu’instrument d’accompagnement du ministère de la Justice, doit jouer efficacement son rôle, il va de soi qu’en cas de problèmes structurels, une évaluation est primordiale pour conduire à une révision des mécanismes légaux, voire institutionnels, afin d’insuffler un vent nouveau à la justice », a conclu Patrick Muyaya.

Documentation des infractions commises dans la zone de conflit de Kwamouth

Le chef de l’Etat a également chargé, ce même vendredi, certains membres du gouvernement de documenter, par le biais de leurs départements spécialisés et sous la supervision du Premier ministre, les infractions commises dans toute la zone concernée par le conflit de Kwamouth, afin d’accélérer le rétablissement de l’ordre public partout.

Le président de la République a chargé à cet effet le vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur, de la Sécurité, de la Décentralisation et du Droit coutumier, la ministre d’État, ministre de la Justice, garde des Sceaux, ainsi que le ministre de la Défense nationale de mener à bien cette opération, selon l’Agence congolaise de presse. Le chef de l’Etat a souligné que le conflit Teke-Yaka, qui dure depuis plus d’un mois dans le territoire de Kwamouth, a pris des proportions inquiétantes avec des pertes en vies humaines et en biens matériels.

Pour lui, cette situation inacceptable perturbe la paix entre des communautés qui ont toujours vécu en harmonie. Il a expliqué qu’outre les efforts louables déployés tant par les autorités provinciales que par le gouvernement central, d’autres défis restent à relever, notamment la sécurisation de la route nationale n°17.

Dans ce contexte, Félix Tshisekedi a appelé toute la population du Grand Bandundu au calme et à redoubler de vigilance pour dénoncer tout acte susceptible d’aggraver le compte.

Il a demandé au ministère des Affaires sociales, de l’Action humanitaire et de la Solidarité nationale d’activer rapidement un plan de gestion des flux migratoires à impact social comme réponse rapide et efficace pour une prise en charge d’urgence.

Tshisekedi a ordonné au ministre des Affaires sociales de lancer immédiatement une campagne de solidarité nationale et d’impliquer la société civile dans la sensibilisation de la population pour la paix dans ce coin de la République.

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